Les demandes de subvention, avec Josée Marcotte
À nous deux, clavier
Dominic Bellavance | Rating 4.5 (2) (0) |
www.dominicbellavance.com | Launched: Jun 18, 2023 |
dominic@dominicbellavance.com | Season: 1 Episode: 5 |
Dans cet épisode, on aborde le sujet des demandes de subvention pour les écrivains, en compagnie de l'auteure Josée Marcotte qui fait aussi du coaching pour la rédaction de ce genre de demande. On parle d'abord des programmes de subvention au Québec, puis on décortique de quelle manière on peut remplir une demande exemplaire. On parle aussi de l'importance de comprendre son propre style d'écriture, sa démarche artistique, et comment ça peut affecter la demande.
Les sujets abordés dans cet épisode :
- Le fonctionnement des demandes de subvention au Québec.
- L'importance d'expliquer la démarche artistique dans les demandes de subvention.
- La nécessité pour un écrivain de comprendre son propre métier.
- L'importance de prendre le temps de retravailler la demande pour l'améliorer.
- Demander un montant équitable dans une demande de subvention et l'importance de mentionner tous les revenus.
Citations :
Les avantages de la subvention: "J'ai eu la chance d'avoir eu l'appui du Conseil des arts du Canada, du CAQ et du CALC, Conseil des arts et lettres du Québec, pour différents projets, pour quatre projets."
— Josée Marcotte [00:01:09 → 00:01:44]
Les critères de sélection pour les bourses d'écriture: "je pense que c'est dans la singularité de la demande, de la démarche artistique, il y a sûrement quelque chose à aller tirer à ce moment-là."
— Josée Marcotte [00:07:45 → 00:08:35]
Comment trouver sa thématique en tant qu'artiste: "Il y a toujours des bêtes noires ou des choses qui perturbent l'artiste, qui font que c'est pour ça que cette personne-là écrit."
— Josée Marcotte [00:10:19 → 00:11:40]
L'importance de l'éducation en littérature pour l'écriture: "J'imagine que tout ce bagage-là de théorie doit aider énormément également dans la rhétorique de rédaction de demande de subvention."
— Josée Marcotte [00:12:49 → 00:14:21]
Conseils pour demander une subvention: "C'est mieux de demander plus dans les frais de subsistance. En fait, de demander un montant qui est équitable, mais qui ne te ferait pas vivre dans la pauvreté non plus."
— Dominic Bellavance [00:19:46 → 00:21:19]
Conseils pour écrire une demande de bourse: "C'est précieux d'avoir d'autres gens qui relisent notre demande pour voir qu'est-ce qui accroche, qu'est-ce qui pourrait être amélioré."
— Josée Marcotte [00:28:19 → 00:30:10]
Conseils pour des bourses réussies : "Proposer un extrait de son futur projet est essentiel pour se monter une tête et avoir une perspective claire sur son travail."
— Josée Marcotte [00:30:35 → 00:31:19]
Conseil pratique : "Sauvegardez vos textes dans un document Word. Ne composez pas dans les champs du site web de demande de subvention."
— Josée Marcotte [00:32:56 → 00:33:21]
Points saillants :
[00:02:19] Les différents types de subvention, nottamment celles du CALQ et du CAC.
[00:04:18] Les demandes doivent être solides avec des échéanciers, des budgets et une faisabilité clairement démontrés. L'aspect artistique du projet est primordial pour justifier la subvention afin de contribuer à la littérature québécoise ou canadienne.
[00:17:10] La subvention de projets permet de financer la recherche et l'innovation, même si cela demande beaucoup de temps et d'investissement de la part des auteurs. La subvention sert à combler le manque à gagner et permet de faire exister le projet.
[00:19:46] Il faut demander le montant équitable dans les frais de subsistance plutôt que de demander moins pour augmenter les chances d'obtenir la bourse. Il est préférable d'avoir un budget équilibré avec autant de revenus que de dépenses, en demandant un montant qui reflète les besoins réels de la personne qui présente la demande.
[00:31:20] Il est important de fournir un extrait de qualité avec sa demande de bourse. Cela représente une part importante de l'évaluation. Un extrait bien écrit peut compenser un projet moyen, tandis qu'un extrait de mauvaise qualité peut empêcher la subvention, même pour un projet original. Il est crucial de bien choisir son extrait.
[00:34:27] Conseils pour obtenir des subventions : contacter le conseil des arts, parler de sa démarche artistique, faire appel à des coachings pour avoir un oeil externe sur sa demande.
Questions et réponses :
1. Quels grands organismes subventionnaires offrent des bourses de recherche et création au Québec ?
Réponse : Le CALQ et le CAQ, en plus des organismes régionaux.
2. Pourquoi une subvention est-elle importante pour un écrivain ?
Réponse : La subvention est destinée à combler l'écart de revenus que l'auteur pourrait subir s'il consacre entièrement à la création.
3. Pourquoi est-il important de détailler la démarche artistique dans une demande de subvention ?
Réponse : Cela peut aider les jurys à comprendre la personnalité de l'auteur et les motifs sous-jacents dans son travail.
4. Pourquoi est-il important de demander un montant équitable dans une demande de subvention ?
Réponse : Un budget trop bas peut être vu comme irréaliste et peu crédible.
5. Comment les écrivains peuvent-ils améliorer leurs chances de réussite dans une demande de subvention ?
Réponse : En prenant suffisamment de temps pour rédiger la demande de subvention et en retravaillant la demande pour l'améliorer.
Mots-clés : demande de bourse, subvention, démarche artistique, métier, Québec, programmes, organismes subventionnaires, CALQ, CAQ, recherche, processus de création littéraire, formation théorique, jury, calendrier de travail, artiste multidisciplinaire, spécificités, échéancier, budget, lacunes, réussite, obstacles imprévus, commentaires, montant équitable, revenus, dépenses, investissement personnel, jury, frais de subsistance, livres de recherche.
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Dans cet épisode, on aborde le sujet des demandes de subvention pour les écrivains, en compagnie de l'auteure Josée Marcotte qui fait aussi du coaching pour la rédaction de ce genre de demande. On parle d'abord des programmes de subvention au Québec, puis on décortique de quelle manière on peut remplir une demande exemplaire. On parle aussi de l'importance de comprendre son propre style d'écriture, sa démarche artistique, et comment ça peut affecter la demande.
Les sujets abordés dans cet épisode :
- Le fonctionnement des demandes de subvention au Québec.
- L'importance d'expliquer la démarche artistique dans les demandes de subvention.
- La nécessité pour un écrivain de comprendre son propre métier.
- L'importance de prendre le temps de retravailler la demande pour l'améliorer.
- Demander un montant équitable dans une demande de subvention et l'importance de mentionner tous les revenus.
Citations :
Les avantages de la subvention: "J'ai eu la chance d'avoir eu l'appui du Conseil des arts du Canada, du CAQ et du CALC, Conseil des arts et lettres du Québec, pour différents projets, pour quatre projets."
— Josée Marcotte [00:01:09 → 00:01:44]
Les critères de sélection pour les bourses d'écriture: "je pense que c'est dans la singularité de la demande, de la démarche artistique, il y a sûrement quelque chose à aller tirer à ce moment-là."
— Josée Marcotte [00:07:45 → 00:08:35]
Comment trouver sa thématique en tant qu'artiste: "Il y a toujours des bêtes noires ou des choses qui perturbent l'artiste, qui font que c'est pour ça que cette personne-là écrit."
— Josée Marcotte [00:10:19 → 00:11:40]
L'importance de l'éducation en littérature pour l'écriture: "J'imagine que tout ce bagage-là de théorie doit aider énormément également dans la rhétorique de rédaction de demande de subvention."
— Josée Marcotte [00:12:49 → 00:14:21]
Conseils pour demander une subvention: "C'est mieux de demander plus dans les frais de subsistance. En fait, de demander un montant qui est équitable, mais qui ne te ferait pas vivre dans la pauvreté non plus."
— Dominic Bellavance [00:19:46 → 00:21:19]
Conseils pour écrire une demande de bourse: "C'est précieux d'avoir d'autres gens qui relisent notre demande pour voir qu'est-ce qui accroche, qu'est-ce qui pourrait être amélioré."
— Josée Marcotte [00:28:19 → 00:30:10]
Conseils pour des bourses réussies : "Proposer un extrait de son futur projet est essentiel pour se monter une tête et avoir une perspective claire sur son travail."
— Josée Marcotte [00:30:35 → 00:31:19]
Conseil pratique : "Sauvegardez vos textes dans un document Word. Ne composez pas dans les champs du site web de demande de subvention."
— Josée Marcotte [00:32:56 → 00:33:21]
Points saillants :
[00:02:19] Les différents types de subvention, nottamment celles du CALQ et du CAC.
[00:04:18] Les demandes doivent être solides avec des échéanciers, des budgets et une faisabilité clairement démontrés. L'aspect artistique du projet est primordial pour justifier la subvention afin de contribuer à la littérature québécoise ou canadienne.
[00:17:10] La subvention de projets permet de financer la recherche et l'innovation, même si cela demande beaucoup de temps et d'investissement de la part des auteurs. La subvention sert à combler le manque à gagner et permet de faire exister le projet.
[00:19:46] Il faut demander le montant équitable dans les frais de subsistance plutôt que de demander moins pour augmenter les chances d'obtenir la bourse. Il est préférable d'avoir un budget équilibré avec autant de revenus que de dépenses, en demandant un montant qui reflète les besoins réels de la personne qui présente la demande.
[00:31:20] Il est important de fournir un extrait de qualité avec sa demande de bourse. Cela représente une part importante de l'évaluation. Un extrait bien écrit peut compenser un projet moyen, tandis qu'un extrait de mauvaise qualité peut empêcher la subvention, même pour un projet original. Il est crucial de bien choisir son extrait.
[00:34:27] Conseils pour obtenir des subventions : contacter le conseil des arts, parler de sa démarche artistique, faire appel à des coachings pour avoir un oeil externe sur sa demande.
Questions et réponses :
1. Quels grands organismes subventionnaires offrent des bourses de recherche et création au Québec ?
Réponse : Le CALQ et le CAQ, en plus des organismes régionaux.
2. Pourquoi une subvention est-elle importante pour un écrivain ?
Réponse : La subvention est destinée à combler l'écart de revenus que l'auteur pourrait subir s'il consacre entièrement à la création.
3. Pourquoi est-il important de détailler la démarche artistique dans une demande de subvention ?
Réponse : Cela peut aider les jurys à comprendre la personnalité de l'auteur et les motifs sous-jacents dans son travail.
4. Pourquoi est-il important de demander un montant équitable dans une demande de subvention ?
Réponse : Un budget trop bas peut être vu comme irréaliste et peu crédible.
5. Comment les écrivains peuvent-ils améliorer leurs chances de réussite dans une demande de subvention ?
Réponse : En prenant suffisamment de temps pour rédiger la demande de subvention et en retravaillant la demande pour l'améliorer.
Mots-clés : demande de bourse, subvention, démarche artistique, métier, Québec, programmes, organismes subventionnaires, CALQ, CAQ, recherche, processus de création littéraire, formation théorique, jury, calendrier de travail, artiste multidisciplinaire, spécificités, échéancier, budget, lacunes, réussite, obstacles imprévus, commentaires, montant équitable, revenus, dépenses, investissement personnel, jury, frais de subsistance, livres de recherche.
Dominic Bellavance [00:00:00]:
Alors bienvenue tout le monde à l'émission À nous deux claviers. Aujourd'hui j'ai une invitée spéciale qui s'appelle Josée Marcotte. On va parler ensemble de demande de subvention en création littéraire parce que Josée elle s'y connaît plus que moi là-dedans. Salut d'abord.
Josée Marcotte [00:00:16]:
Salut.
Dominic Bellavance [00:00:17]:
Puis peux-tu nous décrire un petit peu ton parcours pour les auditeurs
Josée Marcotte [00:00:20]:
qui ne te connaissent pas? Oui, moi j'écris depuis… ben je publie depuis 2010 auprès de différentes maisons d'édition. J'ai publié chez Écris des forges de la poésie, chez l'instant même du roman contemporain, chez ADA aussi, et Édition Corbeau, des romans d'horreur, et également chez AMAC, une fiction biographique d'Isabelle Rimbaud. Donc j'ai un large panorama d'œuvres littéraires devant moi, mais c'est seulement depuis le printemps
Dominic Bellavance [00:00:55]:
2022
Josée Marcotte [00:00:58]:
que je me consacre entièrement à l'écriture.
Dominic Bellavance [00:01:01]:
C'est très cool. Je pense que dans les oeuvres que tu as nommées, il y en a qui ont été subventionnées, si je ne me trompe pas. Oui, oui,
Josée Marcotte [00:01:09]:
j'ai eu la chance d'avoir eu l'appui du Conseil des arts du Canada, du CAQ et du CALC, Conseil des arts et lettres du Québec, pour différents projets, pour quatre projets. Il y a quatre demandes de bourse que j'ai fait, qui ont été subventionnées, dans le fond, j'ai demandé des bourses pour quatre projets littéraires différents, puis ils m'ont dit oui. Ça c'est vraiment génial. Je te dirais ma carrière a davantage démarré quand j'ai eu ma première bourse du calque pour écrire les amazones qui était la bourse de la ville de la capitale nationale
Dominic Bellavance [00:01:45]:
pour première ovation. Ok, les premières ovations, eux autres qui aident les auteurs en début de carrière à se professionnaliser,
Josée Marcotte [00:01:53]:
mettons, on va dire ça comme ça. – Oui, c'est ça, puis c'est vraiment des bourses de la relève, puis moi j'ai vraiment été chanceuse d'avoir ça. J'ai eu ça en 2011 de la ville de Québec, de la capitale nationale auprès du Calque. Puis moi ça a vraiment starté ma carrière auprès de l'instant même parce qu'auparavant, les deux années précédentes, j'avais publié davantage du numérique, des oeuvres numériques de littérature, mais en France avec Publip.net.
Dominic Bellavance [00:02:19]:
Là, on va parler des demandes de subvention au Québec, parce que je sais qu'il y a beaucoup de monde en France qui vont nous écouter. C'est sûr que quand on va parler des programmes exactement, puis des organismes subventionnaires, ça va être différent au Québec et en France. Par contre je pense que la manière de remplir les demandes, je n'ai pas étudié en France comment ça marche, mais je pense que la façon de formuler les demandes, la façon de faire un budget et un échéancier, ça doit être similaire d'une place à l'autre. Même si vous êtes en Europe, Je pense que vous allez avoir quelque chose à tirer de cette entrevue-là. Moi j'aimerais savoir, justement au Québec, pour commencer par ce sujet-là, si mettons on est un écrivain qui vient de la capitale nationale, je sais qu'il y a des programmes de subventionnaires par région, tu sais, donc tu es à Mauricie, il y a le conseil de la culture qui peut te donner une subvention pour écrire quelque chose. Si tu es à Québec, encore une fois. Mais disons qu'on va plus parler des bourses générales. Celle-là du conseil des arts et lettres du Québec, celle-là du conseil des arts du Canada. Le CALQ et le CAQ. Toi tu as fait des demandes aux deux, hein? Oui, puis j'en ai eu aux deux aussi.
Josée Marcotte [00:03:20]:
C'est vraiment des bourses professionnelles d'écriture pour des projets littéraires spécifiques
Dominic Bellavance [00:03:26]:
qu'on propose. Ok. Mais il y a d'autres programmes aussi, mais là on va s'intéresser plus à la recherche. Avant, ils appelaient ça recherche et création, mais je pense qu'aujourd'hui tu peux demander une bourse juste pour recherche, juste pour création, puis recherche et création. Mais ça, en tout cas, il va falloir vérifier, mais je sais qu'ils ont segmenté ça avant, il y avait juste recherche et création, puis maintenant il y a plus un petit peu. Ouais, ou habituellement ça va ensemble. Ouais, on trouve, c'est normal quand t'écris, faut rechercher un peu, là. Ça va soit. Y'a-t-il une grosse différence fondamentale entre le CAQ pis le CAQ, le fédéral pis le provincial,
Josée Marcotte [00:04:01]:
où ça ressemble pas mal? Personnellement, je n'ai pas vu de... Tu veux dire dans la...
Dominic Bellavance [00:04:07]:
Dans la façon de demander. Dans le remplissage des demandes. Ouais remplissage des demandes mais aussi dans la philosophie derrière ça. Y'a-tu un qui accepte moins un programme qu'un autre? Ouais, ben y'en a qui vont dire
Josée Marcotte [00:04:18]:
que y'a des différences, mais t'sais, moi personnellement j'en ai pas vraiment vu, expérimenté personnellement, mais y'en a qui vont dire par exemple que le calque va subventionner des démarches d'écrivain et le cac, ça va être plus des projets et vice versa. Il y a comme des points de vue par rapport à ça. Moi cependant, selon ma perspective, ce que j'ai pu expérimenter, je n'ai pas vu ça, je n'ai pas vu de spécificité d'un côté ou de l'autre. C'est vraiment de bâtir des demandes solides qui sont subventionnables davantage. Mais c'est ça, dans le remplissage proprement dit, souvent c'est les mêmes choses, c'est les échéanciers, c'est les budgets, c'est également la faisabilité du projet, c'est des critères qui se ressemblent, puis c'est surtout une démarche artistique qu'on doit expliquer, démontrer et comment le projet littéraire qu'on fait, pour lequel on soumet une demande de bourse professionnelle, en quoi ce projet-là, s'il n'est pas subventionné et si la personne n'a pas le budget par exemple pour le temps pour s'y consacrer entièrement, c'est que ça va… il va manquer quelque chose à la littérature québécoise ou à la littérature canadienne s'il te le donne pas. C'est tellement bon. – Il ne te le donnera pas non plus, tu as besoin de la bourse pour le faire. – Oui.
Dominic Bellavance [00:05:47]:
– Avant de continuer, parce que là on a parlé du budget d'échancier et tout ça, on va revenir là-dedans dans la mécanique, mais je pense que, dis-moi-le si je me trompe, tu as le droit de faire une demande au Calque et au CAC pour le même projet? Tout à fait. Ok. Puis il y en a qui ne le font pas, il y en a qui se disent « ah, ça va peut-être enlever mes chances de voir… » Non, moi je dirais,
Josée Marcotte [00:06:09]:
t'sais c'est intéressant de l'envoyer aux deux, puis dès que, moi je l'ai déjà fait là pour Isabelle Rimbaud par exemple, le CAQ m'a répondu avant le CALC. Dans le fond, le fédéral a dit oui avant le provincial et puis moi tout ce que j'ai à faire c'est aviser tout de suite le conseil des arts et lettres du Québec, dans le fond celui qui est encore en cours, qui est un juré qui évalue ton dossier, tu communiques avec lui, puis justement tu lui mentionnes que tu as déjà reçu une bourse chez l'autre organisme. – Ça fait que tu enlèves du processus. – Oui, c'est ça, c'est préférable de l'envoyer, je crois personnellement que c'est préférable de l'envoyer aux deux simultanément, puis le premier qui répond, puis qui dit « oui, ben tant mieux », puis là tout de suite t'avise
Dominic Bellavance [00:06:57]:
l'autre pour dire que tu le prends. Oui c'est ça, du processus. Ben, tu sais, pour avoir déjà été jury, c'est déjà arrivé une fois, à une année qu'on avait peut-être une soixantaine de dossiers à lire, puis durant le processus, on nous a dit « enlève-t-elle parce qu'il a été accepté ailleurs ou il a enlevé sa demande pour x, y raison », ben ça fait un dossier de moins à lire, ça nous fait économiser du temps à tout le monde finalement. Là on veut avoir une subvention, on a un projet d'écriture. Moi, admettons que j'écris un roman policier qui a un classic, un trailer avec un tueur robot, et je voudrais avoir une subvention pour ça. Est-ce que ça se pourrait-tu? Est-ce que ça accepte autant les projets « commerciaux » que les projets plus un peu flyés?
Josée Marcotte [00:07:45]:
Moi j'aime croire que oui. Je vais avouer que les quatre projets pour lesquels j'ai fait des demandes de bourse c'est davantage des projets littéraires, mais j'aime croire que si, puis j'ai jamais fait partie de jury non plus donc je parle un peu à travers mon chapeau, mais j'aime croire que si une personne présente un projet de littérature policière, mais que dans la démarche artistique de l'écrivain ou de l'écrivaine, il y a quelque chose d'inusité, de novateur qui s'inscrit dans l'ère du temps puis qui va explorer quelque chose de vraiment... C'est ça, je pense que c'est dans la singularité de la demande, de la démarche artistique, il y a sûrement quelque chose à aller tirer à ce moment-là. Donc si ton roman ressemble trop à lui du voisin,
Dominic Bellavance [00:08:36]:
c'est là que ça marche un peu moins. C'est ça. C'est le côté unique de ton œil. Oui, c'est ça, qui mérite une bourse professionnelle. Il faut que
Josée Marcotte [00:08:45]:
l'artiste soit engagé dans une démarche artistique
Dominic Bellavance [00:08:48]:
forte et sérieuse. Moi c'est ça qui m'a toujours... Parce que j'ai déjà essayé de faire des demandes, mais mon taux de succès est de littéralement 0% pour ça. Sauf une fois, j'avais fait une demande de subvention pour aller écrire en direct à la librairie Vosgeois. C'était un programme subventionnaire où justement les écrivains pouvaient aller en librairie pour faire des séances de signatures, des conférences. Moi j'avais demandé de faire ça, puis j'avais dit justement que personne au Québec faisait ça. Tu sais Moi j'embarquais mon ordinateur là-dedans, je plugais l'ordinateur à HDMI sur un écran géant, et j'écrivais mon roman, puis le monde pouvait voir en direct ce que je faisais, puis venir me déranger, puis me poser des questions. Pis ça c'est cool parce que c'est un projet novateur. C'est une façon de montrer
Josée Marcotte [00:09:30]:
le travail artistique de l'artiste devant public qui peut poser des questions peut-être en même temps sur le logiciel que tu utilises pour l'écriture, ton processus d'écriture.
Dominic Bellavance [00:09:41]:
Ça me semble singulier et innovateur justement. C'est ça que j'ai compris par après. Sauf que quand j'ai fait des demandes de subventions pour mes livres, moi ça a moins marché, mais je suis pas en train de dire que mes livres sont comme tous les autres, mais je pense qu'il y a moins de... Peut-être moins de recherches à faire que d'autres projets. Puis Moi ce que je trouve difficile dans faire des demandes, c'est quand on me demande la fameuse démarche artistique. Il y a plein d'auteurs qui me disent ça. Il faut que tu décrives ta démarche artistique quand tu fais une demande de bourse. Puis moi, comme plein d'autres, j'ai envie de dire « je veux faire des bons livres ». Ça suffit pas je pense. Mais souvent l'art, l'écrivain,
Josée Marcotte [00:10:19]:
l'artiste, l'écrivaine, il y a toujours plus en arrière. Il y a quelque chose qui fait que tu écris, puis souvent c'est de mettre le doigt dessus. Si toi tu n'y arrives pas à le faire, un professionnel peut aider, un coach ou d'autres membres, ou juste discuter avec ton entourage. Souvent, ça va être des préoccupations thématiques qui vont revenir, une représentation de la conscience, je ne sais pas, la thématique de la mort omniprésente qui peut être traitée de différentes façons. Mais il y a toujours des bêtes noires ou des choses qui perturbent l'artiste, qui font que c'est pour ça que cette personne-là écrit. Il y a toujours quelque chose qu'on veut aller… souvent dans l'écriture, c'est souvent un besoin pour l'artiste. Donc c'est d'aller toucher à cette petite affaire-là, ce petit cœur palpitant-là, puis de voir comment ça s'inscrit dans une démarche. Tu sais, toutes les œuvres que tu as écrites, assurément jusqu'à présent, ils doivent avoir des mêmes thématiques, ils doivent avoir des choses qui reviennent. Tu sais, C'est ce côté-là qu'il faut aller chercher puis aller cruiser. Puis souvent dans les demandes de bourse, c'est ça le plus complexe. C'est pas tant d'écrire un échéancier de « ok, je vais écrire de janvier à août avec tel nombre de chapitres puis voici la structure », ça va être davantage la démarche artistique qui va être complexe à expliquer, puis ça, ça demande une compréhension de son propre métier.
Dominic Bellavance [00:11:40]:
Ben c'est ça, je pense que c'est peut-être, dis-moi là si je me trompe, c'est peut-être plus facile pour ceux-là qui ont un bagage de théoriciens, parce qu'ils peuvent s'analyser eux-mêmes, alors qu'il y a plein d'auteurs que peut-être que, pis moi je pense que je m'inclus là-dedans, j'ai envie d'écrire un livre, je le fais. Je me pose pas de questions sur « bon, je suis-tu dans la mathématiques? » « je suis-tu en train de parler de la mort? » parce que J'ai parlé de la mort dans mes autres livres. J'y vais d'instinct. Mais je sais qu'il y a sûrement quelque chose qui relie mes livres. On en a parlé souvent, parce que, en parenthèse, Josée, je la connais. C'est ma conjointe. On a souvent parlé de création. Puis on a comme venu à la conclusion que dans ma démarche, j'ai un style un peu caméra sur l'épaule, je parle beaucoup de la mémoire d'une manière ou d'une autre, comment la mémoire constitue ta personnalité, ça revient dans beaucoup de livres, mais c'est pas quelque chose que je me dis « hey, faudrait encore que je parle de la mémoire dans mon livre », Peut-être que ça m'aiderait dans une demande de subvention de creuser un petit peu, d'aller déterrer ces éléments-là. Moi, je suis un auteur qui fait ça, mais je pense que c'est plus facile pour d'autres. Puis je pense que tu as un bagage de théoricien ou que tu as étudié en littérature, que tu as analysé des oeuvres, tu es peut-être plus outillé pour t'analyser toi-même.
Josée Marcotte [00:12:49]:
— Oui, bon point. J'imagine que le parcours... Moi, j'ai fait un baccalauréat puis une maîtrise avec mémoire en études littéraires, en littérature contemporaine, j'imagine que tout ce bagage-là de théorie doit aider énormément également dans la rhétorique de rédaction de demande de subvention. Parce qu'il y a toute une rhétorique d'un côté, puis il y a toute la théorie de l'autre. Il y a un langage. Puis parce que les jurys, les pairs, peut-être aussi que ça va être des gens justement qui ont fait une maîtrise ou un doc ou tout ça. J'ai l'impression que c'est ça. C'est vrai que ça, personnellement, je crois que ça doit donner un avantage. Sinon, tu sais, un lecteur peut peut-être déterminer des choses également. Un lecteur qui a lu ton oeuvre en entier, puis qui voit des trucs récurrents, comme par exemple, je sais pas, le masque, le camouflage, faire tomber les masques ou aller chercher la petite flamme intérieure de… tu sais comme on a vu dans Baba Yaga, le côté torturé de l'être humain… tu sais, il y a différentes choses qu'un lecteur qui a lu tous tes livres peut déterminer que toi t'aurais peut-être pas vu passer parce que ça fait tellement partie de ta personnalité. Puis vu que tu te questionnes pas tant là-dessus sur les… parce que tu veux raconter une bonne histoire. Fait que là t'as l'idée, t'as l'histoire que tu veux raconter, t'es axé sur l'action. Mais Un lecteur peut-être aussi également peut déterminer ce genre de fil conducteur, le fil d'Ariane,
Dominic Bellavance [00:14:22]:
de ta démarche artistique aussi. C'est vrai parce qu'un auteur aura un oeil sur son œuvre, puis le lecteur ça se peut qu'il le voit complètement différemment même si c'est les mêmes mots qu'il lit. Déjà là il peut avoir une perspective nouvelle pour l'entièreté de ce que t'as écrit. C'est vrai que c'est une bonne idée des fois de s'adresser à un lecteur, tu sais, quelqu'un qui dit « Hey, j'ai tout lu tes livres, tu l'arrêtes d'un salon du livre, tu lis pas une parole de collègue, dis-moi c'est quoi ma démarche artistique que je puisse enfin faire ma demande de subvention. Pour tirer la substantifique moi. Les prochains qui viennent me voir, faites attention là je vais être agressif. Là il y a la démarche, je commence déjà à comprendre un petit peu plus pour la démarche artistique, c'est que je pense que ma prochaine demande va être peut-être plus claire de ce côté-là, mais il y a aussi la description de projet. Parce qu'une demande, tu ne fais pas subventionner parce que tu as le goût d'écrire « at large », c'est parce que tu es en train de penser à un projet précis.
Josée Marcotte [00:15:19]:
Il faut que tu le décrives ton projet. Oui, la description du projet, c'est là que tu... Dans quel genre littéraire s'inscrit l'oeuvre que tu souhaites écrire. En quoi est-ce que ce livre-là va se démarquer également
Dominic Bellavance [00:15:36]:
du genre dans lequel tu écris? C'est vrai que ça ramène beaucoup à le côté théorique de la patente, parce qu'il faut savoir se positionner dans le champ littéraire. C'est pas en vente, parce que des fois on pourrait te porter, regardez je vais faire ce projet là, c'est sûr que ça va vendre 100 000 copies. Ouais parce que l'histoire est bonne. Ouais parce que l'histoire est bonne, c'est comme ça que je vais me démarquer mais une demande à subvention, c'est pas ça, c'est pas une question de vente, c'est une question d'innovation.
Josée Marcotte [00:16:01]:
De pratique artistique, De comment toi tu t'inscris comme artiste dans cette pratique artistique là, dis-je.
Dominic Bellavance [00:16:10]:
Donc ça veut dire que si, mettons, mon livre, je pourrais faire une demande de subvention sur un livre qui pourrait vendre 30 copies. Je passe à un extrême, au lieu de dire, « je vais vendre 100 000 copies avec ce projet-là », je pense que la vente, ce n'est peut-être pas un élément si fondamental dans un livre, dans un projet que tu veux financer avec une demande de bourse. Ce n'est pas grave si la portée commerciale est peut-être limitée et si le public est très restreint. Résponds-tu à ça ou je suis dans le champ en disant ça? Non,
Josée Marcotte [00:16:39]:
non, mais je pense que c'est de financer des projets, des œuvres, peu importe la portée. Idéalement, ils vont avoir beaucoup de portée, c'est quelque chose d'innovateur, mais je pense qu'il attribue ça davantage en côté de faire innover sa pratique artistique. Le but pour lui,
Dominic Bellavance [00:17:00]:
ce n'est pas d'atteindre le plus grand nombre, ce n'est pas ça le but d'une donneuse.
Josée Marcotte [00:17:04]:
Pour les bourses professionnelles, l'écriture, je ne crois pas. Ouais ok. Donc c'est ça, on innove, on essaie de sortir
Dominic Bellavance [00:17:10]:
de sa zone de confort. Des fois c'est des projets je pense qui demandent beaucoup de recherche aussi, qui vont avoir peut-être un... Je n'aime pas appeler ça un billet subventionnaire parce que quand j'étais sur un jury, mettons qu'à deux projets de valeur égale, celui qui va demander un an de recherche vraiment pointu, puis l'autre à côté qui ne demande pas de recherche ou très peu, on va peut-être subventionner plus celui qui demande beaucoup de recherche parce que, en temps normal, ce projet-là, si l'auteur doit s'investir pendant un an dans sa recherche, lui il ne gagne rien. Puis la subvention vient un petit peu boucher ce trou-là. C'est ça le rôle de la subvention, c'est de faire en sorte que le projet va exister. Sans la subvention, le projet que ça demande un an de recherche à temps plein, il n'existera pas. Ou en tout cas, à moins que l'auteur aille engranger un an de salaire de côté, ce qui peut être possible, peut-être que ça n'y tente pas non plus. Mais c'est pour ça que je pense que ça vient financer aussi l'innovation, mais par la recherche. Est-ce que tu te sentais de même aussi quand tu faisais tes propres demandes?
Josée Marcotte [00:18:12]:
Pas tant, parce que j'ai eu des projets où j'avais pas tant de recherche. Ça marchait pareil? Et d'autres, ouais. Donc je ne saurais pas dire, mais c'est ça justement, j'ai eu les deux. J'en ai eu comme par exemple la fiction biographique d'Isabelle Raibault qui demandait énormément de recherche, que j'ai eu une bourse, mais également pour l'écriture d'un autre projet de roman contemporain qui n'est pas sorti encore, qui demandait vraiment peu de recherche, mais qui faisait beaucoup avancer ma pratique artistique puis mon exploration artistique. Donc là, c'est ça, c'est… – Il y a plusieurs critères finalement. – Oui, il y a l'originalité, la faisabilité du projet,
Dominic Bellavance [00:18:54]:
le côté novateur. – Quand tu dis la faisabilité du projet, qu'est-ce qui distingue un projet qui est pas faisable
Josée Marcotte [00:19:02]:
d'un projet qu'on peut faire? – J'ai déjà… j'ai jamais été sur un jury, mais j'imagine que, ben moi quand j'avais lu les critères, là, t'sais c'est sûr que si tu mentionnes que ton roman, tu vas l'écrire en trois mois, alors que logiquement et avec le gros bon sens, tu te rends compte que finalement, non, ça prendrait huit mois pour l'écrire à temps plein ce roman-là qui demande full recherche avec vraiment beaucoup d'exploration artistique.
Dominic Bellavance [00:19:34]:
C'est ça la faisabilité, c'est vraiment d'avoir quelque chose de... Comme dire que je ferais le tramway de Québec puis que ce serait prêt en 2025.
Josée Marcotte [00:19:43]:
Ça ressemble à ça.
Dominic Bellavance [00:19:46]:
Je me souviens que dans la faisabilité, moi ce que je voyais, ce que j'avais remarqué pis ça me surpris, c'est quand les gens, on va parler plus du budget tantôt, mais quand les gens demandaient pas assez de cash. Si, mettons là, quelqu'un dit ben moi je vais travailler 12 mois là-dessus, mais pour augmenter mes chances pour mes prêts de subsistance et les frics que j'ai besoin pour vivre chaque mois, mettons que la bourse me permet de demander entre 2000 et 2500, moi je vais demander juste 1000, je vais être moins, je vais demander moins d'argent pour espérer l'avoir plus. Mais ça c'est un effet très pervers parce que ça fait en sorte que quand on va lire ton projet on se dit ben voyons, voyons donc, vivre avec 1000 piastres par mois tu seras jamais capable. Ouais il n'a pas compris, il y a une incohérence dans le processus. Fait que c'est ça, t'en putes tes chances plutôt que d'aider tes chances. C'est mieux de demander plus dans les prêts de subsistance. En fait, de demander un montant qui est équitable, mais qui ne te ferait pas vivre dans la pauvreté non plus. Pas non plus vivre comme un pacha, mais trouver un juste milieu. Tu regardes ton propre niveau de vie, tu trouves, moi ça me coûte de temps, c'est un budget, ça te coûte de temps pour vivre chaque mois, c'est ce montant là que tu demandes, je pense que c'est la meilleure chose à faire dans le cas d'une subvention. Dans le budget, un budget c'est deux choses, en fait trois choses, c'est revenu, dépense et total. Je pense que dans une demande de subvention, le but là c'est que ça arrive à zéro, le total. Je pense qu'il faut que tu aies un budget équilibré où il y a autant de revenus et autant de dépenses. Dans les revenus, dans le fond, est-ce qu'on met juste la demande de subvention ou met-tu autre chose?
Josée Marcotte [00:21:21]:
Pour la bourse professionnelle d'écriture, le revenu va être seulement les frais de subsistance.
Dominic Bellavance [00:21:26]:
Est-ce qu'on peut inclure un 5 000 piastres que nous on va investir nous-mêmes? J'en ai connu qui ont déjà fait ça et qui ont eu des bourses. Ok, moi ce que j'avais vu aussi dans les revenus c'est, mettons que quelqu'un avait demandé un 1000 piastres d'une bourse régionale, un 5000 d'une autre bourse régionale, puis un 10 000 du conseil des arts et lettres. Ben il incluait ces trois affaires-là dans sa demande. C'est sûr que là, ça diminue tes chances d'avoir les trois, mais il reste que dans la demande, on sous-entend qu'ils vont les avoir. On le voit un peu de même, mais bon. Ça reste des jurys. Des jurys, c'est subjectif. Peut-être qu'un jury va vraiment triper sur ta demande, puis ton budget, puis l'autre jury va dire que c'est ça. Même au sein d'un même jury, il y a du monde qui tripe sur un projet, puis il y en a d'autres qui veulent pas. C'est subjectif. C'est subjectif. C'est pour ça que c'est une évaluation par les pairs, les humains derrière ça. Puis on me l'a dit, si une année ton projet marche pas, tu le ressoumets encore la deuxième année, ça se peut que la deuxième année ça soit un succès. Donc là, on a parlé des revenus, c'est que les revenus c'est la partie simple. Tu te mets ta bourse, tu calcules 12 fois 2500 pour mes 12 mois de subsistance, ce serait les revenus. Dans les dépenses, dans le fond, tu vas mettre… en fait, non, en fait, c'est ça, le revenu, tu vas juste mettre une ligne, c'est juste la bourse. Oui, c'est tout simple. Les dépenses, tu vas mettre tes frais de subsistance, 12 fois 2500. Tu vas mettre les livres de recherche peut-être que tu as utilisé?
Josée Marcotte [00:22:53]:
J'imagine, moi j'avais pas fait ça, j'avais fait toute la recherche avant puis j'avais demandé seulement des frais de subsistance pour écrire le projet. Une chose qu'on doit mentionner c'est que lorsqu'on se fait refuser une demande, on peut pas le soumettre l'année d'après. Non, on peut pas. Non, c'est ça, fait que je préfère rectifier ce que tu as mentionné parce que justement… Tu peux peut-être la soumettre avec des modifications importantes. Faudrait que ce soit substantiel.
Dominic Bellavance [00:23:21]:
C'est bon que tu me le dises parce que je veux pas que le monde se mette à faire… Tu sais, en passant, on n'est pas des conseils fiscalistes, on n'est pas… Tu sais, on travaille pas pour le gouvernement, on jase. On jase ensemble. Je pense qu'on dit pas de la merde là, mais ça se peut qu'on se trompe sur certaines affaires aussi, fait que juste prendre ça en compte. Fait que c'est ça. Là, si on tombe dans le calendrier, l'échéancier. Échéancier, faut que tu dises, comme tu l'as dit tantôt, je veux écrire mon roman en 6 mois, en huit mois, pour que ce soit réaliste. Est-ce que tu inclues là-dedans, disons, mon premier jet, ma révision, les étapes supplémentaires?
Josée Marcotte [00:24:04]:
– Ça, c'est inclus dans le processus de création, je crois. Tu peux mettre la V1 avec un retravail d'un mois suivant ça, il faut bien peaufiner la patente. Moi, c'est ce que j'avais fait, puis ça avait fonctionné. Mais c'est ça, tant que c'est crédible, tant que c'est faisable ce qui est mentionné
Dominic Bellavance [00:24:23]:
dans l'échéancier. – Je pense des fois on a envie d'en mettre trop un peu parce que en création littéraire, c'est un peu simple la façon de fonctionner. Tu es devant ton ordi, tu fais des recherches dans des livres, des fois, faut que t'entres, tu passes des gens en entrevue, mais t'écris essentiellement. Moi, j'ai été jury justement pour le conseil des arts pour des romans, j'ai aussi été jury pour des projets multidisciplinaires. Quand tu tombes dans le multidisciplinaire, mettons que tu fais un spectacle de danse, ben là tu fais du temps pour trouver ta salle, pour acheter des décors, pour engager des gens, passer des gens en entrevue, faire des auditions. Fait que t'sais ton calendrier est super complexe parce que c'est pas juste toi devant l'ordinateur qui écrit. Alors que l'auteur, lui, il a moins de... Il a moins à se casser le basic pour son calendrier. C'est que je pense que quand on est auteur, le calendrier peut être un petit peu plus simple, Un peu comme le budget. Oui, c'est très simple. Justement, ça peut être un peu plus facile à gérer qu'un budget de quelqu'un qui doit engager des gens, qui doit créer des écarts, acheter des caméras pour filmer, ça peut être des projets de films, ça peut être n'importe quoi. Oui, mais si c'est une bourse en arts numériques, ça devient plus complexe l'échéancier
Josée Marcotte [00:25:33]:
parce que ça implique des outils, c'est différent. Mais nous on parle davantage de bourse d'écriture conventionnelle,
Dominic Bellavance [00:25:42]:
proprement dit. Classique, pour les auteurs, parce qu'on a podcast pour les auteurs aussi. Là, mettons que tout a bien été dans le meilleur des mondes, ça prend d'habitude quelques mois avant de recevoir une réponse. Si on a eu un nom, c'est plat, mais on peut appeler... Je sais qu'au conseil des arts du Québec, ils disent qu'on peut les appeler ou leur écrire pour comprendre pourquoi on a eu un refus, on peut le faire pis ils mettent le nom de Josie. Je sais pas si au Canada c'est similaire, mais si vous avez un nom, faites-le, parce que vous allez exactement avoir les notes du jury sur qu'est-ce qui a marché, qu'est-ce qui a pas marché sur votre demande. Après ça, mettons, on reçoit l'argent, ben là on a des comptes à rendre encore là. Les comptes à rendre qu'on a c'est surtout
Josée Marcotte [00:26:25]:
le rapport en fin de bourse professionnelle. Il faut présenter un rapport qui est déjà formaté, c'est un document à télécharger, puis également on présente, on donne l'ouvrage. Ok, il faut l'envoyer là? Oui, on l'envoie. Une fois que l'œuvre est réalisée, elle a été écrite. Mais elles sont toutes spoilées là! Je ne sais pas si c'est l'église du début jusqu'à la fin, mais c'est ça, on envoie l'oeuvre,
Dominic Bellavance [00:26:53]:
puis on remplit le rapport. Ok, c'est qu'ils ont la preuve que ça a été complété. Oui. J'imagine que si t'as pas complété ton projet, est-ce que ça t'en pute tes prochaines subventions?
Josée Marcotte [00:27:03]:
Ça, ça m'est jamais arrivé, mais c'est sûr que ça se discute avec l'organisme subventionnaire. Parce que ça se peut quand un projet échoue. Ben ça se peut, oui, il peut y avoir plein de choses qui arrivent dans la vie, pour x raisons. Donc si le projet n'est pas complété, il faut communiquer avec le chargé de programme, la personne contact,
Dominic Bellavance [00:27:25]:
puis il y a des arrangements à prendre par rapport à ça. – J'ai déjà entendu parler de gens aussi qui avaient fait une demande pour un projet risqué, c'est pour ça qu'il avait eu la subvention. Il avait essayé de le faire, ça n'avait pas marché, mais c'était correct parce que ça fait partie du risque de vouloir entreprendre quelque chose de hors du commun, de flyer. Pour l'organisme subventionnaire, dans ton rapport, tu dis pourquoi ça n'a pas marché, qu'est-ce qui aurait pu être fait différemment, mais il reste qu'il y a quelque chose qui sort de ça quand même et la subvention est justifiée. Puis ça ne te marrera pas. Si tu fais comprendre dans ton rapport
Josée Marcotte [00:28:04]:
que tu as essayé quelque chose, tu as été jusqu'au bout de ce que tu pouvais faire, ce n'est pas pénalisant. Mais je pense que c'est mieux de se baquer dès le départ dans la demande, d'inscrire qu'il y a une possibilité que
Dominic Bellavance [00:28:16]:
ça échoue. Ça fait partie du risque là.
Josée Marcotte [00:28:19]:
Mais tu sais, je vois mal comment une oeuvre littéraire pourrait échouer. Ben c'est peut-être différent en littéraire justement, ça pourrait être dans d'autres projets. Je crois que le taux de succès doit être assez élevé, j'imagine, mais moi je parle plutôt d'un truc, une bad luck qui arrive en cours de parcours, il arrive quoi que ce soit qui fait que dans la vie personnelle, qui fait que finalement, hey, je serai jamais capable de remettre le projet à temps. Bien là, assurément que c'est possible de discuter avec un agent de programme là-bas pour vérifier, c'est ça, voir les modalités, qu'est-ce qui est possible de faire rendu là. Y a-t-il quelque chose que j'ai oublié dans le sujet? Ben moi je dirais là, un aspect vraiment important dans la création, dans la rédaction de demandes de bourse, c'est d'y consacrer énormément de temps. Trop de temps? Ben, c'est pas trop. Ça dépasse quoi de trop? Parce que tu travailles des heures et des heures, tu sais, tu peux pas faire ça en cinq heures, là. C'est impossible. À moins d'être vraiment une écrivaine chevronnée, qui en a eu beaucoup, moi je vais encore passer une vingtaine d'heures dans mes demandes de bourse pour des projets. Puis, un autre élément, donc premier élément que je dirais de prendre en compte, c'est surtout le temps consacré à la rédaction de votre demande. Le sérieux, Vous faites un premier jet, vous le mettez de côté, vous y revenez plus tard, vous leur travaillez. Exactement. Puis demandez l'appui de professionnels, des coachings. Moi j'en fais. C'est précieux d'avoir d'autres gens qui relisent notre demande pour voir qu'est-ce qui achète, qu'est-ce qui pourrait être amélioré. C'est pas une séance exacte, on l'a dit.
Dominic Bellavance [00:30:12]:
Il y a beaucoup de compétitions, on se le cachera pas. Oui, c'est très peu. En tout cas, les fois que je l'ai été, j'étais comme étonné de voir combien de demandes il y avait et combien on pouvait en subventionner. J'étais comme « ah non, c'est vraiment plate » parce que des fois, il y a des projets qui mériteraient des subventions, mais l'enveloppe est juste pas assez grosse pour donner des cadeaux à tout le monde. Je n'appelle pas ça des cadeaux, mais donner
Josée Marcotte [00:30:35]:
la bourse à tout le monde. Puis si… Oui. – Une autre affaire aussi, ce serait intéressant de regarder, c'est de proposer un extrait de votre futur. Ça c'est bien, j'imagine, pour le jury. Moi, les quatre que j'ai eu, les quatre bourses que j'ai eu, je proposais un extrait de dix pages, les dix premières pages. Je me forçais moi-même à embarquer tout de suite dans le projet pour me monter une tête. Déjà, c'est plus clair aussi comme perspective esthétique, tu sais, ce que tu fais, ce que tu travailles, puis comment l'expliquer. Mais surtout, c'est que tu as une partie de l'œuvre, que ce soit un début de roman, que ce soit un début de recueil de nouvelles ou de poésie,
Dominic Bellavance [00:31:20]:
de fournir un extrait. J'imagine que ça doit être précieux pour le jury. Vraiment, puis une chance que t'en as parlé parce que tu me fais rappeler que l'extrait ou l'échantillon qui est soumis avec la demande parce qu'on demande un échantillon. Ça travaille. Ça peut être un extrait de l'oeuvre que t'es en train d'écrire, mais ça peut être aussi un roman que t'as déjà écrit. Puis ça vaut pour un très gros pourcentage de la demande. Ça fait que même si ton projet, il est moyen, si t'es écrit, Si t'es un virtuose de la plume, pis ton extrait de 20 pages est débile, t'es une garoche au plafond tellement que c'est bon, ça se peut que t'aies la bourse. Alors qu'à côté, un projet super original, mais on lit l'extrait pis c'est de la vie d'ange. Ben on le subventionnera pas, parce que si tu seras pas capable de livrer en marchandise avec ton extrait, tu nous as pas prouvé que tu pouvais le faire. C'est quand même un gros morceau, pis faut bien le choisir je pense son extrait-là.
Josée Marcotte [00:32:14]:
Oui, ah oui, oui, j'imagine qu'il faut donner l'envie au jury de subventionner ton projet.
Dominic Bellavance [00:32:22]:
Pis c'est ça, en lisant un texte hors du commun vraiment bon, on s'imagine plus facilement l'auteur être capable de fournir la marchandise. Moi si je pouvais apporter un petit conseil juste pour vous faire la demande, c'est, tu sais, il y a beaucoup, quand tu es dans le formulaire sur le web, il y a beaucoup de champs à remplir sur le web. Des fois, mettons, tu passes un piton, ça bogue, puis là, tous tes champs deviennent blancs. Donc tu sais, Des questions qu'ils posent sur le formulaire, ouvre-toi un document Word, retranscris les questions et écris tes réponses
Josée Marcotte [00:32:56]:
dans le document Word. Que tu peux sauvegarder régulièrement Parce que ça arrive aux meilleurs d'entre nous de perdre ce qu'on écrit dans les formulaires. On dirait que tu parles en connaissance de compte. Ah oui, oui, oui. Puis c'est triste de perdre du travail. Donc faites tout ça à part avec les questions, puis après ça, copiez-collez dans le formulaire. Exactement. Puis en plus, ça te laisse une trace pour tes futures demandes. Tu vois comment t'as réalisé. On va voir un peu l'évolution de tes demandes de bourse là avec ton archive
Dominic Bellavance [00:33:21]:
document Word, ce que t'as répondu. Mais ouais, c'est ça, vous allez vous économiser bien des larmes si vous le sauvegardez en local avant de l'écrire directement dans un formulaire web, ce qu'on fait jamais, on va jamais faire ça. Autre chose pour conclure? Sinon?
Josée Marcotte [00:33:38]:
Moi je dirais faut être patient, faut persévérer, faut… tu sais je comprends qu'à un moment donné quand on fait deux trois demandes puis qu'on l'a jamais, on peut se décourager puis arrêter d'en demander pour nos projets. Mais moi je dirais… parce qu'en bout de ligne, si tu travailles un 40 heures pour obtenir un 10 000 pour écrire,
Dominic Bellavance [00:34:01]:
ça vaut tellement la peine en bout de ligne. Ah oui, puisque tu fais juste ça, t'es payée pour le faire, t'as plus le stress financier de te dire « bon ben faut que je fasse tel job de pige cette semaine sinon l'épicerie rentre pas ». Tu peux te concentrer, ça doit être magnifique de pouvoir te concentrer sur ton œuvre. Moi ça a été des expériences incroyables de ma vie, là, puis je remercie justement les organismes subventionnaires qui ont contribué
Josée Marcotte [00:34:23]:
à ma professionnalisation, là, tout à fait.
Dominic Bellavance [00:34:27]:
Je te remercie beaucoup, José, de nous avoir parlé des subventions. Merci, c'était cool. Oui, au public je vous dirais justement si vous avez de la misère avec les subventions, appelez le conseil des arts pour avoir des conseils. Allez chercher, demandez à vos lecteurs pour parler de votre démarche artistique peut-être. Et sinon il y a la solution des coachings aussi. Il y a beaucoup de monde qui font des coachings non josées pour des demandes de subvention. D'avoir l'œil extérieur, ça permet d'avoir le jury avant le jury. Ça va peut-être t'avertir si quelque chose passerait mal devant le jury, ce qui va augmenter tes chances quand même rendues au point final du processus de sélection. Ce qui est vraiment génial c'est quand les gens m'arrivent avec
Josée Marcotte [00:35:06]:
un document déjà monté.
Dominic Bellavance [00:35:09]:
Ah que tu peux lire déjà? C'est ça. Tu peux les conseiller au départ en essayant de trouver c'est quoi la démarche artistique? Tu es un peu comme un psy j'imagine? Oui, ça on peut faire ça là, puis ça me fait plaisir là, d'autant plus si j'ai déjà lu les oeuvres, sinon
Josée Marcotte [00:35:22]:
on jase de la pratique artistique. Sinon, travailler à partir d'un document, une version 1 de travail, d'une demande, ça c'est génial, parce que là tu peux te baser vraiment sur des points précis sur lesquels travailler. C'est ça, c'est moins intérieur un peu, corrige ça, corrige toute l'affaire
Dominic Bellavance [00:35:38]:
dans ta demande. Super! Bien on va se laisser là-dessus puis je vous souhaite à tout le monde qui veulent se lancer dans les demandes de subvention Bon succès et bonne chance aussi parce que ça reprend un petit peu. Oui.